Une méthode de gestion durable des forêts : Slow Forêt
Slow Forêt est une méthode précise d’approche de la gestion durable des forêts basée sur la conception scientifique de l’écologie, inspirée par le mouvement Slow Food et guidée par la définition officielle d’Helsinki.
Toutes les actions qui ne relèvent pas de la gestion durable aboutissent plus ou moins vite à une diminution de la valeur des forêts. Un exemple commun est le décapage des sols lors des boisements du XXème siècle qui créent maintenant des problèmes d’alimentation chimique et de déficit de réserves en eau pour les nouvelles générations d’arbres.
Les humains sont au centre de la gestion durable des forêts
On ne peut pas considérer les forêts sans intégrer à la réflexion les humains : ceux qui y vivent, ceux qui les possèdent, ceux qui y travaillent et ceux qui les utilisent, ne serait-ce que pour s’y promener. Selon les circonstances, la présence des humains peut être une source de conflits et de dégradations, mais aussi de cohabitation fructueuse. L'humain est au cœur de Slow Forêt, il en est le moteur.

La méthode Slow Forêt est portée par dix piliers
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
-
Connaître l’écosystème de sa forêt et les méthodes de culture
-
Respecter le milieu et les personnes qui le fréquentent
-
Se projeter dans l’avenir, construire un projet pour sa forêt
-
Participer à la gestion et aux travaux
-
Adapter les peuplements
-
Produire le bois dont la société a besoin
-
Économiser les énergies, toutes les énergies
-
Aménager les accès
-
Célébrer le plaisir d’être en forêt
-
Ouvrir la forêt


Ces principes de travail sont décrits dans le livre « Slow Forêt, cultiver les forêts en respectant l’environnement ».
Pourquoi emmener le mouvement « Slow » en forêt ?
L’idée de la « Slow Food » a été lancée par Carlo Pétrini dans les années 80, en réaction à la vague des « fast food ». Elle s’intéresse à une alimentation saine, de proximité.
Des initiatives dans de nombreux domaines
Depuis, le mouvement a pris une envergure internationale en se développant vers des aspects variés de nos vies comme notre façon de nous déplacer (Slow Travel), de travailler (Slow Working), d’élever nos enfants (Slow Parenting), etc.
Ces déclinaisons de la « Slow Life » se rassemblent autour de la recherche d’un meilleur rapport au temps, ce temps long dont nous avons tellement besoin en forêt.


L’éloge de la lenteur
Slow Forêt c’est l’« éloge de la lenteur », nous a dit Christophe Drenou. Cette petite phrase apparemment anodine est devenue un peu le slogan de l’association. Car en effet la lenteur est nécessaire en forêt.
En forêt, la rapidité est destructrice
Trop souvent des techniques brutales ou expéditives importées d’autres secteurs d’activités comme les travaux publics ou la finance, sont appliqués à la gestion des forêts. C’est destructeur. Essayez de déboucher un lavabo avec un marteau piqueur… vous y arriverez rapidement mais vous devrez aussi changer le lavabo !
Prenez le temps de la connaissance
Éloge de la lenteur dans le sens où il est nécessaire de prendre le temps de la connaissance du milieu, puis de la réflexion pour construire un projet solide, et enfin passer aux travaux. Cette chronologie ne peut être bouleversée sans effets néfastes sur la forêt. Une forêt ne se modifie pas en un tour de main. Elle a mis au bas mot un demi-siècle pour se développer. En quelques heures elle peut être détruite. Des mauvais choix de gestion l’amènent à se dégrader, amputant sa capacité de production et sa pérennité.
Deux exemples fréquents :
-
Miser sur des essences théoriquement très productives mais pas adaptées au terroir.
L’avenir de ces peuplements et le retour sur l’investissement effectué par le propriétaire ou les instances publiques par le biais des subventions sont dès le départ compromis.
-
Effectuer des travaux qui abîment le sol, ce qui provoque une baisse drastique de la valeur du patrimoine. En effet, un sol ne peut pas être reconstitué à l’échelle humaine.

1
2
3
-
Aider toutes les personnes qui s’intéressent à la forêt à comprendre comment les forêts fonctionnent et comment on peut produire du bois sans dégrader l’environnement.
-
Aider chaque décideur, à son niveau, à mettre en œuvre cette vraie gestion durable des forêts, c’est à dire chercher à répondre à toutes les exigences de la définition d'Helsinky.
-
Rechercher les moyens techniques pour y parvenir.
A quoi servent ces concepts ?

Aller vers une « symbiosylviculture »
La symbiosylviculture est une culture des forêts en symbiose entre les humains et les écosystèmes qu’ils gèrent.
Le modèle de la symbiose
Dans une symbiose, les deux parties tirent profit de leur association. Cela peut être le cas en forêt. L’objectif est de produire maintenant et sur le long terme un matériau moderne, entièrement renouvelable et « bio », le bois !
Des objectifs réalistes
Pour cela il est nécessaire de respecter plusieurs objectifs :
-
intégrer le facteur humain dans le projet de gestion dès le départ, c’est à dire le propriétaire, le gestionnaire et la filière locale.
-
travailler en harmonie avec les écosystèmes locaux,
-
adapter la production de bois à la forêt, et non l’inverse,
-
favoriser une activité humaine locale dans et autour des forêts,
-
préserver tous les « services écosystémiques » des forêts : écosystèmes résistants, biodiversité, qualité de l’eau et de l’air, aspects sociaux…,
-
s’engager dans une production durable, c’est à dire récolter au rythme de la production naturelle, en évitant les à-coups pour maintenir des revenus réguliers.
Des initiatives pour financer vos projets de gestion durable
Grâce à du mécénat d'entreprise, plusieurs structures proposent de participer financièrement aux travaux entrant dans le cadre de la gestion durable. C'est par exemple le cas du dispositif Nature Impact, proposé par le WWF, et du financement de travaux sylvicoles par les dispositifs Cœur de forêt, ou Sylv’ACCTES.
Les travaux de boisement et de conversion de futaie en taillis peuvent aussi trouver un financement dans le cadre du Label Bas carbone. Des dispositifs locaux existent aussi, vos conseillers du CNPF vous aideront à mettre en place vos projets.
Accueil > Vraie gestion durable des forêts > La méthode Slow Forêt